Je me suis pointé cette année au Championnat National de Paintball à Vichy, non pas en tant que joueur, mais en tant que coach, j’étais en fait là pour aider les Dagnir à remporter leur 2e titre de Champions de France en Pompe en les dégageant de certains aspects techniques et strategiques qui leur prenait du temps auparavant.
Déjà, l’an dernier, en tant que joueur, je dois dire que j’étais très satisfait du tournoi, il y avait juste eu un petit problème de hauteur de filet, mais le cadre était très bon, les terrains de bonne qualité, et l’arbitrage plutôt bien, en plus j’avais rencontré tous mes amis du paintball de l’internet, bref, une sorte de petite fête dans le centre de la France.
Cette année, je suis monté dans ma ptite voiture en compagnie de la Tartofrez, de Pat et Nath, et on a pris cette putain de route vers ce putain de trou perdu qu’est finalement l’Allier et Vichy. Après quelques heures de nationale, nous arrivons sur le terrain et abandonnons lâchement nos compagnes, pour aller découvrir le fameux « nouveau terrain » de cette année.
Surprise ! un vieux champ de patates avec des bonnes caillasses et une herbe bien sèche nous attendait, sur 6 terrains plus étranges les uns que les autres, certains avec des obstacles de la taille d’un tabouret et d’autres même pas entièrement piquetés, bref, on dit bonjour aux gens, et on commence le long marchage.
« bon là c’est pas dur, on en envoie trois devant, et ils prakent tout ! »
« oui mais attends, si on part de ce coté, ca passera sans problème, mais de l’autre, regarde, on lui voit tout quand il est derrière l’obstacle »
Bon, rajoutons « pas symétriques » aussi, mais ca, c’est plutôt habituel.
Après une tentative d’assassinat par une base de départ manquée où Patrice et moi avons été sauvés par 2 trèfles à 4 feuilles et quelques Scalps, nous décidons enfin de satisfaire nos compagnes et de rentrer à l’hôtel, le seul où il restait encore de la place dans cette belle station thermale.
Là on rigole beaucoup moins, parce qu’on a appris qu’il y aurait 16 matches de qualif, 7 de plus pour les phases finales, voire une finale en 2 matches gagnants, ce qui pourrait donc faire 26 matches dans les pattes le lundi soir … On se demande déjà comment vont tenir les arbitres.
Petite bonne nouvelle, les matches sont joués par demi-journée, dimanche matin on pourra dormir, cool !!
Debout à 6h Samedi matin, arrivée sur les terrains, on est bloqués à l’entrée. Pourquoi ? Tout le monde ne porte pas sa licence sur lui, chose que l’on découvre, perso je n’avais même pas amené la mienne, on se retrouve à gruger avec des licences loisirs que Patrice garde au fond de son sac, entre autres pièces de francs et tubes de Molicote.
Le soleil tape, la zone joueur est très bien, mais il faut passer le long de grilles pour aller sur le terrain, ce qui va diviser la communauté en deux, ceux à l’intérieur, et les autres à l’exterieur, en gros ceux qui se sont fait refoulés …
Pour l’an prochain, pensez à prendre une licence competition à vos copines !!
Au vu de la chaleur, de l’état du terrain et du nombre de matches, mon pronostic prévoyait une dizaine de blessés le lundi, il y en a eu bien plus vu la fréquentation du stand de la protection civile … Mais le samedi matin se passe à peu près convenablement, le pire est à venir, l’arrivée des équipes à 7, le début du soleil de plomb et du bronzage agricole.
Après la fin des matches du matin et une bonne douche pour les joueurs, je regarde tranquille à l’ombre quelques matches des Evil Pigs qui gazent bien, Enemy toujours aussi joli à voir jouer, Tigres avec des E-Class « machine à tricoter », et Scalps d’une efficacité surprenante.
A priori, le jeu est plutôt propre dans les quelques matches que j’ai vu, et puis là, la rumeur commence à circuler, sur tel match, bidule a courru tout le terrain en dumpant 3 gars avec impact, aucune sanction n’est appliquée, visiblement les arbitres ont reçu la consigne de ne pas mettre de one for one. Yangs nous confirme la rumeur, on a demandé aux arbitres d’oublier le réglement, et de ne pas appliquer de one for one afin de laisser la priorité à l’action de jeu, évidemment, c’est inadmissible, on entend râler toutes les équipes, car elles ont toutes été victimes au moins une fois de cette absurdité, on sent la tension dans la zone joueur, c’est insupportable.
Le dimanche, nous décidons de nous pointer plus tôt sur le site, afin de parfaire le marchage d’un terrain, et là surprise, interdit à TOUT LE MONDE d’accèder au site, il faut se garer de l’autre coté de la voie rapide, et la traverser avec les sacs !!
Il faut l’intervention d’un CADUCEE pour pouvoir faire rentrer 3 joueurs … Heureusement, tout le monde arrive en un seul morceau devant le cerbère de la zone joueur qui vérifie encore et encore nos licences. Autre surprise, notre table a été déplacée, et evidemment comme le nom de l’équipe est marquée dessus, sous les affaires des joueurs du matin, c’est une demi-heure qu’on perd à se trouver un emplacement …
Les matches reprennent, et j’ai un goût amer à demander aux joueurs de se dépasser, en effet, il leur suffit de gagner 3 matches pour être qualifiés, et la motivation n’y est pas, dès les 3 victoires atteintes, le reste de la journée est peu glorieuse, même avec des réussites, tout le monde fait de grosses erreurs, ca me fait peur pour le lendemain, j’éspère alors que la pression les remettra sur les rails !
En passant au bord d’un terrain, je vois un joueur se faire dumper, se relever tranquillement et tirer sur son dumpeur, je m’aperçois que l’arbitre qui vient le sortir de la partie est Yangs, il donne un one for one pour ce flagrant jeu avec impact, et le chef de terrain l’engueule comme un malpropre pour l’empêcher d’effectuer la sanction, exasperé, je m’énerve et lance à ce gars « Si y’a one for one, pourquoi pas laisser l’arbitre mettre le one for one ? Il a un maillot jaune et une formation, y’a pas de raison de l’empêcher de faire son boulot » ce à quoi on me répond « c’est moi le chef, je décide ce que je veux sur le terrain !! ».
Vu que je porte le maillot Dagnir, je ne continue pas plus loin, de peur d’une menace sur l’équipe, mais l’envie ne m’en manque pas … Dégouté et dépité, ce dimanche fut vraiment peu brillant, je rentre à l’hôtel et subit encore quelques mécontentements d’une tartofrez exasperée par des allergies, un soleil de plomb et une ambiance générale tendue. La nuit jusqu’au lundi matin est courte et peu reposante …
Le lundi, tous les contrôles sont annulés, plus personne ne fait attention, et c’est tant mieux, on sent la tension partout, il y a des bagarres sur les terrains, des blessés, des gens fatigués, c’est 3 jours d’enfer paintballistique que l’on vit ici.
Tous les scores sont remis à zero, le samedi et le dimanche me paraissent bien inutiles, tous les efforts des Dagnir pour finir premiers des qualif n’a servi à rien finalement, la poule est difficile mais pas impossible, seuls 2 matches sont perdu, mais à cause de 10 petits points, c’est la finale qui est perdue, et le titre qui s’en va.
Le goût de la défaite est amer, les Dagnir perdent le match contre les Sterling sur une roublardise qu’on nous dit classique après coup, et malgré les 2 victoires contre les Razorbacks dont un 100-0, ils passent et décrochent le titre !
Un petit mot glissé à la remise des prix qui laisse présager beaucoup de mouvement au niveau des ligues, et on décolle pour le retour, avec un peu de chemin dans la creuse pour cause de panneau indicateur jamais trouvé, et finalement, dernière petite exasperation de la tartofrez quand à mon état lors de notre arrivée à Toulouse à 1h30, à mon avis proche du zombie.
Cette nuit, j’ai rêvé du CDF, évidemment, dans mon rêve il y avait seulement de la poussière, des gens qui tombent et qui crient sur les terrains, et cette grille, cette affreuse grille tout autour, comme un camp de prisonniers, obligés de supporter toute cette incompétence pour obtenir une coupe qui prends bien peu de valeur du coup …