Parlons peu parlons bien
Il est temps ptet aujourd’hui de rentrer dans la maturité bloguienne qui va me pousser à faire des posts supers longs genre où je raconte des trucs philosophiques sur ma vie et sur la société qui m’entoure.
(là vous vous attendez à un « ou pas », mais je dérogerai à la règle et ne mettrai pas de « ou pas ». ou pas.)
A vrai dire j’ai pas vraiment envie de parler de la société qui m’entoure, ce qu’il ya, c’est que je suis pas trop révolté, ca va, je vis bien au milieu de tout ca. En gros c’est plutot des trucs philosophiques sur ma vie qui m’interessent en ce moment.
Enfin « dont j’ai envie d’écrire quelques mots » serait plus juste.
Je sais pas trop par où commencer, je réflechis à ce que je pourrais dire ou pas dire, c’est assez frustrant, après tout, j’ai pas dit grand chose sur ma vie sentimentale ces derniers temps, comme pour laisser l’illusion à tout le monde que tout allait bien, et que voilà, être avec binnie, c’est de la chance ouaaah y’a plein de vieux geeks qui en rêvent.
Bah oui mais bon des fois ca déborde comme du vieux slime, on croit que même si ca déborde ca va sécher et s’arrêter de couler mais non, doucement, pernicieusement, vert-mochement ca se déverse hors de la cuve.
Et =JBW= qui fut toujours là pour m’aider à prendre un peu de recul sur ma vie, ben je peux pas trop m’en servir là. Alors quoi faire ? Ouvrir un 20six sous un nom à la con ? pour être sûr que personne me lise, ca serait l’idéal, mais voilà, ma fibre morale (kassdédi Girl Next Door) genre de pov Dagnir me fait dire que ca serait me corrompre, me mentir à moi-même, et être malhonnête vis à vis de tout le monde à commencer par moi, et puis merde, la vérité est ici comme dirait l’autre.
Enfin ca cache pas le fait énorme que je tricote parce que je suis pas encore décidé à passer le pas, c’est énorme même, mais il faut vraiment qu’il y ait eu un week end comme le dernier pour que ma patate soit tellement grosse qu’elle s’écrase sur un blog … Un week end quoi, un de plus de ce genre où binnie part prendre l’air pour faire un peu la fête avec ses potes histoire de se changer les idées, un de ces week-ends où je range de coté mes morceaux de machos et mes morceaux de romantique mièvre, pour la laisser être libre de faire ce qu’elle entends comme elle l’entends, afin que justement, je ne sois pas le frustrateur de service, l’enculé qui l’oblige à passer l’aspirateur, le schéma du vieux père bourru qui enferme sa petite fille à clé.
Vous allez me dire « oui mais quand même, des soirées beuveries avec 10 gars et une fille, voire deux les meilleurs jours, t’as confiance quand même », ben oui, j’ai confiance, ou plutôt, j’avais confiance.
C’est à dire qu’aussi, au début, j’avais droit aux anecdotes, aux histoires, et au détail des soirées, c’était plutôt amusant, bon enfant, ca me rappellait certaines soirées de mes amis, ca me faisait sourire et plaisir de savoir que grâce à ca, notre couple en ressortait que plus agréavle à vivre.
Hier soir, j’ai enfin su 1h30 avant l’arrivée de l’avion à quelle heure je devais la prendre à Blagnac, son téléphone étant indispo depuis son départ. L’état dans lequel je vais la chercher à 22h30, c’est après avoir lu IRC, oxymore, le blog de playmo, le blog de Grokonar, et plein d’autres sites où je pouvais trouver si au moins, elle était pas morte dans un caniveau.
Bah que voulez-vous, moi je lis qu’ils ont bu qu’ils ont pris divers trucs de drogue alors je me dit que de « cool fait ce que tu veux ce week end », je suis devenu le bon dindon de la farce organisée.
Elle rentre tout sourire dans ma voiture, elle parle bizarre, j’arrive pas à sourire, je pense aux mots, je pense aux gens, je pense à son corps.
Elle me dit que c’était super, qu' »on » s’est éclatés, et qu »on » a pris plein de drogues pour tenir.
Ah. Pour une entrée en matière, c’est une entrée en matière. Je demande des détails, je n’arrive pas à rire, c’est vraiment pas facile de rire là, et même de sourire.
Elle me raconte ce qu’elle croit que je veux entendre, un bar, une boîte, la parade, puis une boite qui était nulle.
Je lui dis qu’heureusement qu’IRC est là pour me raconter les détails amusants de sa soirée, parce que je ne peux pas compter sur elle pour ca.
Je veux savoir.
Même si je sais déjà tout, je veux qu’elle me le dise.
Elle esquive une réponse hasardeuse en me demandant ce que je sais de cette soirée, répondre à une question par une autre, c’est digne d’un homme politique. A ce moment là, je me dis que merde, si j’avais passé un pur week end à m’éclater avec mes potes, tout ce que je souhaiterais de moins au monde quand je rentre, c’est un procès à la con. Je suis faible, je la sors de l’embaras en lui racontant une anecdote pseudo marrante. J’ai reussi, elle me raconte le reste de son week end, ou plutot, elle revient encore sur visiblement l’essentiel « on s’est fait virer du rex à cause qu’on avait pris de la drogue mais ca allait parce qu’on avait fini la bouteille ».
J’ai l’impression que la drogue est là pour me voiler les yeux, que derrière, y’a autre chose, autre chose d’inavouable, qui justement, sortira pas.
J’esquive encore, la drogue, ca ne m’interesse pas, j’avais compris la première fois, ca me fait pas rire, je veux pas en entendre parler de nouveau, raconte moi autre chose.
Je veux qu’elle le dise.
Elle ne raconte rien, me dit qu’elle est encore défoncée, et qu’à son travail, tout le monde verra ses pupilles dilatées.
Et dimanche ? Dimanche, rien.
Rien quoi ? même pas de tour dans Paris ? ah ben le tour de Paris on l’a fait pendant la techno parade.
Un rideau rouge, lourd, d’un tissu usé et vieux, sous une tringle silencieuse et parfaitement lubrifiée. Ce rideau de Twin Peaks, déployé sous mes yeux, sombre, inquiétant.
Le reste de la soirée est passé en esquives de conversation, sous l’excuse de la fatigue et de la drogue.
Ce soir, il ne se passera rien de plus.
Demain non plus.
Je sais pas si ca me fait plaisir ou non.
Si il se passe rien, cette situation merdeuse continuera encore longtemps, et si je ne décide rien, il ne se passera justement rien.
Je me sens comme ce bon vieux Jason Biggs face à sa Christina Ricci, et l’issue est toute tracée, il ne me reste plus qu’à l’assumer, c’est dur, mais vraiment, c’est vraiment très très dur, c’est un peu comme couper un truc qui moisi mais qui pourrait survivre si on le soigne, seulement le médecin se refuse à dépenser le moindre sou pour la machine à réanimation.
Seulement, le docteur, c’est pas à lui qu’il manquera le membre moisi, du coup, son implication dans la décision est moindre, et ca l’arrange bien de ne pas avoir à dire « on coupe », il sait que je suis le seul à pouvoir me séparer de ce qui fait parti de moi, parce que lui, que ca soit coupé sec, ou lentement, peu importe, maintenant, il refuse de soigner plus longtemps, et il n’attends qu’une chose, passer au prochain patient.