Ca se lit
Je considère les jeux un peu comme des livres, je mets à peu près le même temps pour lire un gros livre que pour finir un jeu normal, certaines fois je lis des livres « basiques », pour simplement lire un truc, genre toute la série des Fleuves Noirs des Royaumes Oubliés, comme quelque fois je dégote un jeu à la noix inconnu au bataillon (genre Will Rock), et j’y passe peu de temps dessus, c’est une phase d' »entre-deux », entre-deux blockbusters.
Quand je chope un Star Trek Elite Force II, un Jedi Academy, c’est généralement l’assurance de nombreuses heures de jeu interessantes, prenantes et brise couple, comme si je découvrais un nouvel auteur, et que dévore ses meilleurs bouquins pendant des heures avant de m’endormir. La sensation de plaisir est tout de même plus grande dans la lecture, mais la sensation de divertissement est bien meilleure dans un jeu, qui demande moins d’efforts cérébraux.
Là je suis rassasié, j’ai Tron2.0, Jedi Academy, Chrome, le nouvel add-on de Medal Of Honor, Homeworld2, Halo .. je prie de les avoir finis avant l’arrivée d’HL2 ! Pour moi l’idéal ne serait pas qu’il sorte MAINTENANT, mais pile quand je suis à cours de jeu =)
D’un autre coté, je me suis re-embrigadé dans la Compagnie Noire .. Après avoir acheté Saison Funeste il y a quelques mois lors de sa sortie, j’ai longuement hésité avant de l’attaquer, me disant qu’au final, je ne me souvenais plus guère de l’histoire que je vantais à qui voulait bien l’entendre depuis tant de temps.
Du coup, paf, je recommence à zéro, La Compagnie Noire, et là, je ne me souvenais plus à quel point ce livre m’avait proprement marqué et fortement influencé, que l’histoire m’avait paru si franche et réaliste, les personnages si forts et attachants … Bref, j’ai presque plus apprecié ma deuxième lecture que ma première, J’en suis au 4e tome, et il ne me tarde pas la fin, même si je fais mon quota de dévorage tous les soirs, même l’EZII de la GBA couplé avec GoldenSun2 ne m’ont pas arrêté.
Quel héros attachant et humain que Toubib, possédant tous les travers et les sentiments du lecteur, il n’a pas de force que celle d’être normal, évidemment, il a une intelligence supérieure, mais jamais Glen Cook ne tombe dans la caricature de héros invincible, tellement bien incarnée et déchue par Corbeau, sorte d’ironie pour montrer que si fort et si malin que l’on soit, on finit toujours par faillir.
Et Madame .. Madame, le symbole du fantasme, une sorte d’inspiration pour les mangas, où le personnage féminin à priori inateignable par le héros maladroit et banal finit toujours dans les bons bras, mais la réduire à cette description me vaudrait les foudres de Frouny, fan des Annales devant l’éternel, et pour le rassurer je ne peux que dire c’est une icone tellement forte, qu’inévitablement les scènes comme celles *SPOILER* du Tumulus où son nom est prononcé par Silence */SPOILER* relèvent du grand moment littéraire et même du grand moment de la vie, oui parce que la puissance de la Compagnie Noire, c’est que c’est sale comme la vie, dur comme la vie, mais aussi bien comme la vie, et fort comme la vie.
Merde alors, on croirait que je parle de la Bible ! Mais je n’ai toujours pas retrouvé l’émotion que cette histoire m’a inspiré, il est vrai plus faible à mesure de la chronologie, mais cette puissance narrative et cette implication du lecteur est vraiment rare pour moi, qui suis habitué à l’Easy-Reading de Pratchett (ce n’est pas pour le descendre, mais un Pratchett se lit très facilement et il en sort un tous les mois) aux histoires de Drizzt Do’Urden le super fort (mais mélancolique) elfe noir battu par sa matrone Drow, et aux relents Tolkienniens de DragonLance (que j’ai aussi lu 3 fois, les West&Hickman sont très bons).
Ce soir, c’est Tron2.0 et Jeux d’ombres.