L’Andorre
Le fait d’être proche géographiquement de l’Andorre a donné l’impression aux toulousains que cette principauté est une sorte de supermarché géant, et les andorrans se sont pas génés pour en profiter.
Depuis tout petit, je vais de temps en temps faire un tour en Andorre, que ce soit en passant pour aller en Espagne, ou pour faire un tournoi de Judo annuel, et tout au long des années, j’ai vu mes besoins là-bas changer, comme on regarde différemment un Leclerc quand on a 14 ans et quand on en a 26, avec une femme à nourrir et une maison à faire tourner.
Au départ, les escales au Pas étaient plutôt désoeuvrantes pour moi, c’était plutôt de retour d’Espagne, un pays qui est un paradis pour les enfants et leur désir de plastique, des Playmobils à bas prix, et des rares qu’on voyait pas en France, des jouet en plastique fin et tordable vendu en vrac à l’exterieur des épiceries, et une fois en Andorre, pas un seul magasin de jouets, ou si peu, et pas vraiment grand chose d’interessant, bref, une frustration de voir les grands se gaver de beurre et d’appareil electro-ménagers divers, et moi, juste des grandes poches de mais grillé ou de pépites, excellents au demeurant, mais écoeurants après les 500 premiers grammes.
Plus tard, c’est à l’occasion de voyages en bus qu’avec mon club de Judo, nous montions jusqu’à Andorre la Vieille, où se déroulait chaque année le tournoi local, prétexte bien évidemment à déplacer un petit groupe de jeunes gens dans les pyrénées en dehors des saisons de ski.
Alors que j’estimais tomber systématiquement malade le jour de la competition, je ne négligeais jamais de faire la tournée systématique du moindre bouiboui electronique dans lequel je pourrais dégoter un Walkman radiocassette Sony si possible, ou une montre Casio, avec répertoire incorporé si possible, voire si la chance était avec moi, un jeu video, mais c’était mettre beaucoup de confiance dans les commerçants non verreux mais opportunistes du coin.
Au final, je me récuperais souvent une 2L de Coca, des pistaches et du maïs grillé avec des pépites, et un vrai mal de bide le lendemain.
Mes contemporains, eux, n’hésitent pas à aller arpenter le Pas pour subvenir à leur besoin en drogue diverses; Alcool Fort, Cigarette, Essence … Et je n’ai pu me resoudre à retourner une autre fois dans ce pays Pyrénéen pour consommer, surtout maintenant que je connais des gens qui y habitent pour de vrai et qui ne sont pas des escrocs, mais l’Andorre reste un espèce de point convergent de mon passé, une sorte de récurrence comme le carnaval, la Noël et la plage de Carnon.