Please save us Las Vegas
La route de Los Angeles à Las Vegas est une imposture, on nous a vendu de la poussière, des muscle cars, des tumbleweeds et de la deux-voies, et nous nous sommes retrouvés sur une large autoroute à faire rouler la Dodge au cruise control.
L’appareil photo faisait un bruit de machine à écrire quand tu tentais de capturer une demi-douzaine d’image à la suite pour faire un gif animé, chaque mile parcouru offrait de toutes manières un spectacle qui méritait plus que de la photo, mais moins que de la vidéo. Puis le désert est apparu, enfin, je parle du désert de sable, simple langue de désert, si petit, encore une imposture, mais juste quand on commençait à s’y habituer, la limite de l’Etat du Nevada nous est tombé sur l’avant du visage.
Bien informés, mal renseignés, cette voiture de gangster percée de traces de balles (sans aucun doute une réplique) n’est pas celle de Bonnie & Clyde, ni celle d’Al Capone, d’ailleurs aucun de nous deux ne se souvient d’à qui elle appartenait, juste qu’au bout de ce Casino, elle ne jurait pas avec l’aspect désuet du lieu.
Puis la ville, sous la pluie, qui l’aurait cru, mais il y a des averses à Las Vegas, le strip est presque morne, grisâtre dans la lumière humide du début de soirée, et je sais déjà que ce qui va faire percuter mon cerveau de l’endroit où nous trouverons sera la chambre d’hotel, le jacuzzi, le 38e étage, et le strip illuminé à nos pieds. La nuit, les néons cachent les étoiles comme les nuages, il ne fait qu’un seul temps une fois le soleil couché sur Sin City ; Lumière.
Une paire de santiags en cuir brun plus tard, j’avais raison, de notre balcon où le vent souffle et gonfle ta robe, Las Vegas est réelle, et elle se prépare à nous accueillir pour quelques heures seulement, nous envoyant ses tentations industrialisées et bien rodées, usées.
Se perdre alors sur le strip et dans les casinos, c’est le seul moyen de s’intégrer à la foule de joueurs perdus eux aussi au milieu de toutes ces machines, qui en ce dimanche soir font un peu pitié, on entendrait presque leur appel suppliant pour les quelques quarters du fond de nos poches.
Mais les néons, les films, la légende sont bien loin, inutile de chercher une call-girl, ces américaines sont prêtes pour la nuit, elles sont venues équipées et elles MEAN BUSINESS du haut de leurs talons de 10 pouces, enserrées dans 50 cm de tissu à 500 $ étudié parfaitement pour arrêter le regard avant la culotte, mais y’en-a-t-il une ?
Se marier ce soir j’y ai pensé, sur plusieurs niveaux, d’abord, est-ce amusant ? second degré ? et pourquoi pas glisser ça en premier degré ? une surprise ou une blague annoncée ? si je n’ai qu’une bêtise à faire pendant ces 24h, est-ce que ce doit être ça ? c’est un peu téléphoné non ? puis franchement pas très original comme blague. C’est décidé, Las Vegas, je ne prendrai pas ta drogue, ni tes putes, encore moins tes tables de roulette à 10$, pas de pasteur Elvis pour nous marier, demain je t’emmène tirer à la mitraillette.
So, please save us, Las Vegas
Say it’s not the end
We gotta stick our arm for one more say
Smoking another pack of cigarettes
And say, please save us, Las Vegas
This can’t be the end
I think we got enough for one more bet
Tomorrow we can start, trying to forget
The heat and the hearty can get me over both of us
Without the things ’bout you no one knows
Whatever those stolen moments took from us
Lift our love, a sour smelling rose