Je te filme en train de courir, moi je marche (post emo)
Et j’ai bien l’impression d’être un figurant dans ma propre vie, un psy ou une série américaine m’enjoindrais à redevenir l’acteur principal, à reprendre le contrôle, à faire un truc complètement fou woooooooo comme par exemple arrêter de travailler pour faire des études d’art plastique, ou faire le tour du monde à dos de lama.
Malheureusement, le simple fait de penser que je vais devoir aller chez la dentiste après demain me met une pression énorme, passer le contrôle technique ? Il me faut un an pour ça, j’ai peur de toutes ces formalités. Vivre la vie de bohème ? Quelqu’un proute dans la rue et je suis réveillé, je dors 4 heures et je suis un zombie toute la journée.
Alors effectivement, prendre la responsabilité de ma vie est quelque chose qui n’arrivera sûrement pas, ou peut-être si je suis conforté dans la sécurité matérielle de l’argent à profusion, la moindre dépense superflue me terrifie et m’oblige à revoir toutes mes priorités comme manger de bonnes mangues pour améliorer mon transit et chier autre chose que comme un lapin, manger au CHOUNE parce que les sandwiches au jambon sont trop secs, je ne parle même pas du voyage loin, tout bonnement annulé dans ma tête par la facture de gaz et la taxe d’habitation.
Heureusement travailler n’est plus aussi compliqué qu’avant, mais bien plus stressant, j’en suis arrivé à tout ce que j’ai toujours refusé de faire : penser au boulot une fois rentré chez moi, en week-end, en vacances, et ça me déprime.
Le syndrome de la petite fille riche, qui malgré que tous les jours je croise de pauvres gars qui dorment à coté des étrons de leur bâtard attaché avec une corde sur le perron d’un immeuble puant la pisse, ils me rappellent seulement que si j’essaye de changer quoi que ce soit dans le petit train dans lequel je suis monté, c’est exactement là que je finirais, TF1 m’a bien éduqué, la peur du SDF comme la peur de son propre avenir, y’a pas à dire, merci Reportages.
Si j’ai le malheur d’un matin me lever avec la plus forte et puissante motivation qui me donne la puissance de conquérir l’univers, c’est immédiatement qu’une question se pose : pour quoi ?
Qu’est-ce qui me passionnerait au point de changer ma vie ? tout lâcher pour reprendre des études, je suis prêt, oui mais quoi ? monter une entreprise, être mon propre patron, ok mais pour faire quoi ? RIEN, rien, depuis des années cette obsession de trouver une voie que ma raison ne casserait pas avec un simple « pourras-tu en vivre comme tu vis maintenant ? » et « combien de temps vas-tu mettre pour y exceller ? » ou encore « quand il faudra se lever à 5h et bosser jusqu’à 22h pour ça, tu le feras ? ». Non, rien n’est arrivé à résoudre cette équation.
Une seule solution ; ruffle shuffle.