Verrou Psychologique
Cet après-midi, je me suis surpris à faire une blagouze sur le drame de Caracassone, je résume, en gros ce que j’ai sorti sur IRC, j’ai pas les logs donc je peux pas vous la copier direct :
« Les forces d’élite françaises, elles sont même pas capables de tuer un gamin de trois ans, ah elle est belle l’armée française »
Sur le coup, j’ai pas trop réflechi, et ensuite, comme une vague sont arrivés tous mes verrous psychologiques, regret, dégout, honte, culpabilité, je suis passé par tous les stades, comment ai-je pu dire quelque chose de si cruel, comment puis-je rigoler du malheur horrible d’un enfant mutilé, de plus ces gens habitent à 30 minutes de chez moi, je connais même des militaires de cette caserne, est-ce que 4chan m’aurait à ce point changé que j’en soit devenu un insensible cruel et sans coeur adolescent attardé ?
Non en fait, juste j’ai été élevé comme ça, pour pas être méchant, pour ne pas ennuyer autrui, pour rester à ma place, et surtout pour ne jamais penser à mal, et des fois, c’est lourd à porter, je comprends que cette blague soit choquante pour une majorité, surtout pour des parents, mais je n’apprécie pas vraiment cette auto-censure de pensée, qui bride complétement toute une partie de ma capacité d’humour, de recul et aussi de répartie, car il n’est pour moi pas possible d’avoir un mot de réponse désagréable sans avoir d’abord pesé si il ne blesserait pas trop, et si il serait assez incisif mais clair pour être compris tel quel, trop tard, j’ai dit « ah .. heu .. » et c’est cuit, autant de répartie qu’une huître, ce qui ne serait pas génant si je n’avais pas toujours quelqu’un sur le dos pour me faire une remarque sur tel ou tel aspect de mon accoutrement ou de ma personalité, mais non, plus j’avance dans la vie, et plus les gens savent que je ne répondrai pas, ou mal, et plus ils prennent de liberté pour me parler comme à un idiot peu locace que l’on peut devaluer à merci.
Il suffit en plus que je sois comme une crèpe, à être réveillé à pas d’heure par des putes de tondeuses (habiter dans une résidence « pleine de verdure » = plus jamais), et crevé par cette chaleur qui tape, harcelé et démotivé, pour qu’en plus mes discours n’en deviennent plus qu’incohérences et que je perde toute envie de me défendre ou de me lancer dans des argumentations dont je sais que le résultat serait différent si j’employais les bons mots au bon moment, chose impossible malheureusement, c’est pas 7 fois que je tourne ma langue dans ma bouche, mais 77 …