Deux mois de vacances
Aujourd’hui le premier mois est fini.
Il est passé vite, au rythme d’un RER à la bourre entre Chatelet et Gare de Lyon.
Demain, ça fera un mois que je l’ai rencontrée pour la première fois, ça fait court finalement, juste un mois qu’on ne s’est vu.
Puis tellement de trucs en découlent d’un coup, je veux dire, ma vie a changé, oh, pas que ca y est je change de travail je déménage je me marie demain, non non, pas vraiment ça, mais juste que sur l’autoroute de mon existence, maintenant, je suis passé sur la voie de droite, et j’ai baissé ma vitesse, je suis passé de 160 à 90, histoire de voir un peu mieux le paysage, profiter de toutes les étapes, s’arrêter pour apprécier un peu l’été permanent.
Et le calme, merde alors comme j’apprécie ce calme dans ma tête, autour de moi, et partout, dès que quelqu’un commence à s’énerver, je vois un énorme monstre noir tenter de briser ce moment tellement précieux, et donc, comme il se doit, JE FUIS.
Je fuis en la tenant par la main, on s’arrête sur un banc. Vert moche, en bois pourri, sur lequel un million de clochards ont dû dormir, mais c’est le notre pour la demi-heure qui vient.
Un putain de gros corbeau, ses deux gardes du corps corbeau, 67 pigeons amochés et moches, aux plumes grasses, des danseurs de capeoira (nuls).
Le banc vert vermoulu, encore quelques minutes, puis c’est fini.
Juste une minute de plus, ça serait vraiment sympa.
Non mais c’est pas vraiment fini.
Il reste un mois de vacances, encore.
Je passe la 4e et je descends à 80, je regarde les gens me doubler, et je monte un peu le son de la musique, et avec elle, la musique est toujours de la bonne musique.