Re : Blog 5
« LA REALITE. »
Est-ce qu’on a le droit de se moquer de son soi de 20 ans plus tôt ? J’ai envie de dire que oui, quand même, c’est mérité.
Déjà, là tous les posts de ce février 2002, de ce début de blog c’est vraiment du early incel, je vous passe certains textes qui sont plus en ligne et c’est tant mieux où « les femmes sont supérieures aux hommes maintenant car elles ont une cour sur internet et je refuse d’en faire partie ». Le reste c’est des appels du pied à Bingirl tellement subtils que ça devait laisser des traces bleues.
Déjà les gros red flags du mec qui cite Weezer tous les 2 posts et qui parle de Fight Club comme un chef d’oeuvre, je me demande si c’est possible d’approcher plus du cliché.
En ce temps-là j’avais vraiment le sentiment que c’était EXCEPTIONNEL et UNIQUE d’avoir ce genre de goûts, et que les gens que je rencontrais sur Internet qui étaient globalement culturellement identiques étaient PEU NOMBREUX, en fait j’avais juste croisé UN groupe parmi des centaines de milliers d’autres, et les affinités étaient sans doute plus sociologiques que culturelles. Oui des gens qui étaient déjà internet-savy en 2002 c’était des enfants de CSP+ qui avaient eu accès très tôt à une connexion, et ces enfants de CSP+ avaient le même terreau culturel que le mien, j’avais aucune conscience d’être à ce point générique, mais malgré ça, le fait de me trouver exceptionnel n’était pas non plus versé dans la condescendance, juste plutôt le désespoir ; j’avais pas vraiment envie d’être exceptionnel, j’aurais préféré à l’époque être plus comme les autres qui avaient plus de vie sociale, qui se posaient moins de questions.
Sauf que j’étais déjà comme les autres, j’avais juste pas vraiment rencontré ces autres IRL, mais iels existaient déjà et étaient nombreux, et Internet m’a permis de les croiser et de les fréquenter encore aujourd’hui.
Franchement je lis plein de posts qui pourraient faire penser que j’étais dépressif, mais j’ai pas le souvenir d’une mauvaise période de ma vie, au contraire, je faisais vraiment plein de trucs avec plein de gens et j’avais très peu de contraintes, c’était vraiment juste de la solitude sentimentale qui m’obsédait. J’avais pas peur d’être seul, j’avais plutôt très envie de partager tout ce que je faisais avec quelqu’un et d’avoir une complicité qui n’existe que dans les couples dont je rêvais. C’était pas du tout de la recherche de promiscuité sexuelle, hein, on l’a vu et je l’ai répété quelques fois, ni une connexion avec quelqu’un a un niveau fusionnel, mais une relation où on rigole et où on vit émotionnellement proches, où on fait des private joke et où on se moque de son propre enfant.