Bowling for my concubine
Le parquet tremble et vibre gravement au contact de la boule, elle roule posément sa trajectoire est rectiligne, parfaitement au centre de la piste, laissant présager un 5-/ tout au plus.
Mon regard croise celui de tous les êtres féminins de la salle, j’embrasse leurs visages, leurs cheveux, leurs culs en jean, elles sont toutes moches. J’estime la moyenne d’âge à 16 ans.
J’ai 16 ans, et je pense avec ma bite, je comprends mon ami Kevin qui essaye de toucher la poitrine bien emmitouflée de Sahra, elle résiste, mais ses yeux pointés vers moi mettent au défi tout mon être de croire qu’elle ne souhaiterai pas que ca soit moi qui aie le nez en son giron. Cette pute voudrait montrer à ses copines que c’est une femme forte, moderne, qu’elle se sert des hommes et les jette, comme eux lui auraient soit-disant fait subir un an auparavant.
Elle me parle.
Elle m’explique que tous les mecs sont des cons, que moi je suis différent.
Kevin regarde ses seins, pourtant, cachés sous son pull épais, on ne peut que vaguement deviner des formes que je sais artifiellement augmentées pour la soirée.
Elle me raconte qu’il l’a touchée entre les jambes, mon oreille n’écoute que le choc des boules et des quilles, je pense aux mathématiques d’hier, elle pose sa main sur ma cuisse, c’est chaud.
Kevin regarde le cul d’une gamine qui passe, elle doit avoir tout au plus 13 ans, il a envie d’elle, c’est la 3e fois qu’elle passe et maintenant je vois clairement qu’il a une trique de 16 ans, un truc qui reste pendant 20 minutes même en pensant à des raviolis ou à un cadavre.
Il se lève et suit la gamine, Sahra en profite pour se rapprocher de moi, je lui dit qu’elle est une pute, elle rigole.
J’ai déjà laissé passer 3 fois mon tour, je n’ai pas envie de jouer, mes chaussures me font mal et la main de Sahra se fait de plus en plus chaude, elle n’ose pas la bouger, comme si l’outrcuidance de l’avoir posée sur ma cuisse fut l’effort le plus ultime qu’elle pû consentir à faire.
Je regarde ses dents, elles sont blanches, propres, parfaitement alignée, j’ai envie d’y poser ma langue, elle continue de me parler de l’homme qui a brisé son adolescence en brisant son couple vieux de 2 mois, tu te rends compte, 2 mois.
Kevin revient, il a apporté à boire, Sahra daigne retirer sa main, le début d’une auréole de sueurs reste seul témoin de sa présence, mon corps n’a pas réagi aux exigences de Sahra.
Que ferais-je si mon corps ne réagissait qu’aux exigences de Kevin ?
Il me regarde en devinant mes pensées, il rougit.
Je sais que Kevin est plus que pédé, c’est la psychologie qui me l’a appris, un homme qui méprise autant les hommes ne peut être qu’homo, je l’ai lu dans un livre de ma mère.
La gamine repasse, elle sourit à Kevin, son érection revient, je crois qu’il a du boulot avant de faire son coming-out, qu’importe, Sahra en profite pour me regarder à nouveau, son gloss m’effraie.
Je ferme les yeux.
Le silence se fait immédiatement.
Je m’imagine dans ma chambre, en train de dormir.
Je dors.
Je rêve que je rêve.
Sahra est presque nue. Elle prend ma main et la mets entre ses jambes, je sens le tissu fin de sa culotte, elle me parle de chasser les vieux démons.
Je ne rêve plus, elle saigne du visage.
Mes bras saignent aussi, Kevin est là, il rigole pendant que je sors son intestin de son corps.
Ce n’est pas moi qui saigne, Sahra rigole aussi, elle porte un soutien gorge et une culotte blancs souillés par le sang de Kevin. Ou le sien.
Je vois des plaies, mais pas de douleur, la gamine me regarde, nous sommes dans une chambre qui n’est pas la mienne, elle est dans l’encadrure de la porte, elle est immaculée, et sourit.
Derrière elle un flash géant semble fait pour projeter son ombre dans toute la pièce. Je pense à X-Files, je regarde mes mains et Sahra qui se roule sur le sol en se caressant le corps à la manière de ces films érotiques à bon marché.
Kevin ne rit plus, son bras tremble, il regarde le plafond fixement, la bouche ouverte et débordante de liquide digestif.
La gamine parle, je n’entends rien, je n’arrive pas à lire sur ses lèvres, mais Sahra réagit aussitôt en tapant sa tête contre le sol.
Elle fait trembler mon corps au rythme de ses coups puissants, j’ai l’impression d’entendre les boules qui entrechoquent des quilles.
Pounghaaaaaclocloclocloc.
Le dernier coup est si violent qu’elle est projetée en arrière, un sourire parfait sur son visage méconnaissable, elle ne rit plus non plus.
La gamine tourne son regard vers moi, je lui parle, lui demande simplement de vivre.
Elle s’avance, entrant pour la première fois dans la pièce, je distingue son jean taille basse, son t-shirt Mango et ses bracelets de collégienne.
Elle prends mes mains et les pose sur ses épaules, elle est réellement plus petite que moi, elle danse avec moi, un slow comme on n’en fait que lorsqu’on est encore petit, à 50 centimètres de moi.
Son regard est las.
Le mien est posée sur sa poitrine, j’ai 16 ans, et je pense avec ma bite.