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Tit Fucking à l’Auberge du Poney Fringant

24.09.2005 · Posted in General

Gnafron abdica, il lui restait à peine trois piécettes de cuivre, et encore, une était tellement oxydée qu’on aurait plutôt dit un jeton de caddie noir, il se posa sur le bord du chemin carossé, les fesses sur un rocher recouvert de mousse très verte et humide, qui lui glaça le postérieur à travers son caleçon.
Alors, de deux choses l’une.
Soit il trouve un travail honnète, l’aventure ça a marché vingt-deux jours exactement, mais ça rapporte pas grand chose à part des emmerdes.
Soit il passe du coté obscur, et pique les bourses de toutes les personnes qui passeront sur ce chemin. C’est pas VRAIMENT un grand chemin, mais bandit de chemin moyen, ça peut rapporter quelques sous.

Le soleil est haut dans le ciel, mais il ne fait pas vraiment très chaud aujourd’hui.

Connectivité, Réseau d’Entreprise, Gestion Electronique de Documents, Adobe.
Un autre aspect de ses nouveaux pouvoirs d’Etre Elu, ces mots bizarres qui apparaissent dans sa tête.
Adobe … mmmm une bonne daube … Gnafron n’a pas mangé depuis hier soir, et bon, il n’a pas trop l’habitude. En plus, hier soir, c’était juste une pomme et un demi-poulet, un beignet très sucré et gras, et du fromage de brebis odorant.

Un grincement de roue mal graissée chuinte à l’horizon, Gnafron doit prendre sa décision, si il veut commencer sa carrière de bandit de moyen chemin, c’est maintenant ou jamais.
Il se lève, fais le tour de son rocher, et le grincement se fait plus strident, surnaturel.
La temperature tombe brusquement de quelques degrés, et le soleil semble se voiler, le bruit devient assourdissant.
Gnafron, maintenant, ne se cache pas pour surprendre une éventuelle cible, mais plutôt pour l’éviter plus que tout au monde, une terreur sans nom le possède, et le glace sur place.
Soudain, Il est là, un cavalier à la grande cape noire lui recouvrant le visage, les épaules et le reste de son corps, sur une immense monture couleur de nuit, au sabots percés de longues pointes suintants d’un sang bordeaux.
Le grincement se fait assourdissant lorsque le cavalier stoppe au niveau du rocher, et, d’un geste glissé et abile, descend du cheval aux naseaux fumants.
Gnafron est terrorisé, sa tête se remplit de tout ces mots à nouveaux, Aspirateur, Lav’O’Matic, Spray Anti-Poux, Ariel, Javel-Dose, Mir-Express, MIR EXPRESS, MIIIIIIIIIIIIIIIIR EXPREEEEEEEEEEESS ! VEDETTE, LE TEMPS DE VIVRE.

*POP*

Une machine à laver Vedette année 1988 à ouverture sur le dessus, un modèle de luxe et de grande qualité, avec vingt-cinq programmes et un tambour à filtrage actif tombe lourdement sur le cavalier noir.

Le grincement cesse aussitôt après le craquement que produit ce que recouvrait la cape mystérieuse.
Gnafron sort de sa cachette, au moment où le soleil reprend ses droits, et observe le cube blanc sur lequel est posé une étiquette jaune très éclatant, avec une sorte d’éxplosion dessinée dessus et portant la mention « SOLDES », il le touche du bout du doigt, c’est plutôt froid.
Les mots peuvent créer.
Il se retourne vers le cheval noir, qui semble paisible et croque quelques cailloux avec ses dents massives et lui demande :
« Hey, Tornado, ça te dit d’être ma nouvelle monture ? »
Tornado répond oui comme un canasson de cirque en secouant la tête d’un mouvement grotesque qui plaît tant aux enfants.
« Cool. »

(Ce texte fait suite à Dream Theater)

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